Patrice de Mac-Mahon

Le maréchal de Mac-Mahon est né le 13 juin 1808 au château de Sully, en Saône-et-Loire. Il commence ses études au petit séminaire d'Autun et à 17 ans il entre à l'Ecole militaire de Saint-Cyr.

En 1827, il passe à l'Ecole d'application d'état-major et en 1830 il s'embarque pour l'Algérie. De 1827 à 1840, il exerce les fonctions d'officier d'état-major et est l’aide de camp des généraux Achard, Bellair, Bro, Damrémont, d'Houdetot et Changarnier.

Lors de la formation des dix premiers bataillons de chasseurs à pied, Mac-Mahon est nommé au commandement du 10ème bataillon, qui avait un refrain démontrant son attachement à son nouveau chef : "Dixième bataillon, Commandant Mac-Mahon, N'a pas peur du canon, Nom d'un nom !"

A la tête de son bataillon, Mac-Mahon se forge une belle réputation et Bugeaud le propose pour l'avancement. Il est alors nommé lieutenant-colonel du 2ème régiment étranger que l'on organisait à Bône. Il passe ainsi trois ans à la Légion étrangère avant d'être nommé colonel dans la ligne.

Un militaire de prestige…

C'est depuis l’Algérie que Mac-Mahon vit les évènements de 1848 puis de 1851 qui voit la naissance de la seconde république et ensuite la restauration de l’ Empire. Divisionnaire en 1852, c'est avec la guerre de Crimée qu'il devient un personnage de premier plan et accomplit une prodigieuse carrière.



Patrice de Mac-Mahon

 

Saint-Arnaud le connaît depuis l'Algérie et avant de s'embarquer pour la Crimée, il écrit à Vaillant qu'il préfèrerait Mac-Mahon pour commander la division confiée à Forey : "Permettez-moi de recommander à votre choix le général de Mac-Mahon pour la commander ; c'est un officier de guerre complet." Ce n'est que l'année suivante et après le décès de Saint-Arnaud que Mac-Mahon part pour Sébastopol.

Le 4 août 1855, il est nommé au commandement de la 1ère division d'infanterie du 2ème corps de l'armée d'Orient. Le 8 septembre, après un long siège devant la ville de Sébastopol, qui résistait depuis plus d'un an aux Occidentaux, les troupes françaises du général Mac-Mahon réussirent à s'emparer d'une position stratégique : la tour de Malakoff. S'inquiétant de la capacité de Mac-Mahon à tenir cette position (minée par les Russes avant leur départ) devant la contre-attaque russe, le général en chef anglais, lord Raglan, avait dépêché un envoyé aux français pour leur proposer son aide. Mac-Mahon fit cette réponse héroïque : "J'y suis, j'y reste".

Il réussit à garder Malakoff, obligeant les Russes de Frantz Todleben à évacuer Sébastopol.

Le drapeau de marine tricolore, qu'il a emprunté pour le planter sur les positions conquises, témoigne de l'ardeur des combats : il est blessé de quarante-deux balles et trois boulets.

A la suite de ce fait d'armes, Mac-Mahon est nommé sénateur, retourne en Algérie et participe à la pacification de la grande Kabylie.

Le 22 avril 1859, il est nommé au commandement du 2ème corps de l'armée d'Italie et avec Regnaud de Saint-Jean d'Angély et Canrobert, est l'artisan de la victoire de Magenta, le 4 juin.

Le lendemain Napoléon III le nomme simultanément maréchal de France et duc de Magenta.

Le 24 juin suivant, le maréchal prend une part importante à la victoire de Solférino et à son retour en France occupe divers commandements. En 1861, il représente la France au couronnement de Guillaume Ier, roi de Prusse.

Nommé par Napoléon III au Sénat en 1856, il siège peu et poursuit une infatigable activité de soldat et d’administrateur militaire, notamment en Algérie, dont il devient gouverneur général en 1864 en remplacement de Pélissier. Il occupe cette fonction jusqu'à son rappel en France en 1870.

Commandant le 1er corps de l'armée du Rhin le 17 juillet 1870, Mac-Mahon accumule les erreurs en Alsace. Il ignore les appels des Wissembourgeois qui signalent d'importantes troupes massées à la frontière et le 4 août, lorsque la ville est attaquée, il est encore à Strasbourg. Il n'arrive en vue du champ de bataille qu'en fin de journée pour constater la défaite des troupes françaises.

Le 6 août, il est surpris par les Bavarois et Prussiens. Alors qu'il peut refuser le combat et battre la retraite au-delà des Vosges, comme le suggèrent Ducrot et Raoult, sûr de vaincre il accepte le combat et subit une lourde défaite. L'héroïsme des soldats français, notamment les cuirassiers et les turcos, n'y change rien. A l'infériorité numérique s'est ajouté l'incompétence du chef.

Après une éprouvante retraite sur le camp de Châlons, Mac-Mahon prend le commandement de la nouvelle armée qui s'y forme et, accompagné par l'Empereur, il est à nouveau battu à Sedan, le 1er septembre 1870. Blessé, prisonnier de guerre le 2 septembre, il est détenu à Wiesbaden et libéré au mois de mars 1871.

Après la chute de l’Empire

Après la chute de l’Empire et de Paris, une nouvelle Assemblée s’est réunie à Bordeaux avec comme objectif de nommer un gouvernement et de mettre un terme définitif à la guerre. Elle nomme Adolphe Thiers à la tête du gouvernement.

Le 5 avril 1871, Thiers le nomme Patrice de Mac-Mahon au commandement de l'armée de Versailles et il reprend Paris à la Commune.

 



Maréchal de France et Duc de Magenta

En 1873, alors que les monarchistes semblent près d’aboutir à une restauration qui placerait le comte de Chambord sur le trône, Mac-Mahon, Membre du Conseil supérieur de la guerre depuis 1872, est élu président de la République. Monarchiste convaincu, il accepte le fauteuil, espérant sans doute une évolution favorable de l’opinion. Mais il se heurte très vite à une majorité républicaine hostile qui l’accule à une épreuve de force, restée dans les annales de l’histoire parlementaire. Pour Gambetta, leader républicain, Mac-Mahon doit “se soumettre ou se démettre”. Les républicains l’emportent, obligeant Broglie, ministre de Mac-Mahon, à la démission. Mac-Mahon lui-même saisira le premier prétexte pour se retirer de la présidence deux ans plus tard et rentrer dans la vie civile.

Il démissionne de ses fonctions le 30 janvier 1879, refusant de signer un décret qui notamment met en disponibilité cinq généraux, anciens compagnons d'armes du maréchal.

Il partage dès lors son temps entre son hôtel parisien, 70 rue de Bellechasse, et le château de La Forêt à Montcresson, dans le Loiret.

Au début de l'année 1893, la santé de Mac Mahon donne des inquiétudes à son entourage. Des troubles digestifs, des douleurs de reins l'affaiblissent. Le 8 octobre, le maréchal s'alite et il s'éteint le 17 suivant dans son château de La Forêt.

Les obsèques intimes ont lieu dans la petite église de Montcresson, le 21 octobre 1893.
Le lendemain à l'église des Invalides se déroulent les funérailles nationales.

 
 



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