Visite guidée du Palais des Tuileries en 1865

Palais royal bâti par Catherine de Médicis, il a été habité par de nombreux souverains, Henri IV, Louis XIV ou encore Louis XVIII. Le Palais des Tuileries a été détruit par les flammes pendant la Commune, en 1871. En 1865, sous le Second Empire, c'est Napoléon III qui l'occupe.


Plan du Palais des Tuileries

Le Palais des Tuileries, côté cour (1)


Le Palais des Tuileries, côté cour du Carousel

Depuis la Cour du Carrousel, on pouvait observer l'immense façade (266 m de long). Au sud, côté Seine, la nouvelle aile du Bord de l'Eau était en cours d'aménagement intérieur. Une partie devait être affectée à la résidence des souverains étrangers en visite d'Etat. Au bout de l'aile se trouvait le Pavillon de Flore. Au premier étage, la partie sud contenait les appartements officiels, côté cour du Carrousel, et les appartements privés, côté jardin des Tuileries. Au centre se dressait le Pavillon de l'Horloge. A droite, la partie nord du Palais contenait les appartements d'apparat, la Chapelle, la Salle du Conseil d'Etat et la Salle des Fêtes. Au bout de l'aile, le pavillon de Marsan abritait les appartements de Hauts Dignitaires.


Le Grand Escalier (depuis le rez-de-chaussée) (2)


Le grand escalier

Le double vestibule

Transformé par Le Vau, à l'extérieur comme à l'intérieur, sous le règne de Louis XIV, le pavillon central du Palais des Tuileries avait conservé, dans ses grandes lignes, le beau décor ionique que l'on pouvait observer au rez-de-chaussée. On pénétrait dans le palais par un double vestibule haut de 7 mètres. Il était décoré de colonnes ioniques entre lesquelles se trouvaient des arcades et des niches contenant des statues. C'était dans cette pièce que se tenait en faction l'escadron impressionnant des "Cent-Gardes", garde personnelle de l'empereur Napoléon III.

Le Grand Escalier

A droite du Grand Vestibule, le vestibule dit "d'honneur" aboutissait au Grand Escalier qui menait aux appartements d'apparat du palais. Détruit sous Louis-Philippe, l'escalier de Le Vau avait été remplacé par l'escalier de l'architecte Fontaine. Droit et étroit, il était de style académique, décoré de couples de colonnes corinthiennes et de candélabres en bronze doré. Au premier étage, on arrivait à un large palier avec, en face, la porte conduisant à la Chapelle ; à droite, la Salle des Gardes et plus à droite encore, la Galerie de la Paix.

La Galerie de la Paix (3)


La galerie de la Paix

Vue sur la Cour du Carrousel

La vaste Galerie de la Paix comportait dix fenêtres qui donnaient sur la Cour du Carrousel. La salle était décorée de pilastres supportant une voûte surbaissée à caissons.

De Louis-Philippe à Napoléon III

Au centre se trouvait une cheminée monumentale surmontée par un grand portrait équestre de l'empereur Napoléon III, par Dreux. Ce portrait avait pris la place de l'effigie du roi Louis-Philippe. A l'extrémité de la galerie (c'est-à-dire du côté du Pavillon de Flore), deux colonnes formaient un portique sous lequel se tenait une sculpture en fonte d'argent exécutée par Chaudet. Cette "Statue de la Paix" avait donné son nom à la galerie. Deux larges portes, de chaque côté de la statue, menaient à l'immense salle des Maréchaux.

Le salon des Maréchaux (4)

 


Le salon des Maréchaux

Des proportions impressionnantes

Deux fois plus haut que la salle précédente, le Salon des Maréchaux occupait les deux étages du Pavillon de l'Horloge au-dessus du vestibule d'entrée. 

Occupant le centre du palais, cette pièce était particulièrement impressionnante. Elle comportait douze fenêtres, donnant à la fois sur la cour et sur le jardin. Son plafond doré en coupole était soutenu par des trophées d'armes. Lorsque la nuit arrivait, le salon s'éclairait grâce à des appliques et des lustres gigantesques.

Une salle fastueuse

Modifiée par les architectes de Napoléon III, cette salle comportait également une tribune, côté jardin, soutenue par des cariatides moulées sur celles de Jean Goujon, qui se trouvaient dans la salle de bal du Louvre. Des portraits de maréchaux, des bustes de généraux et de marins célèbres, un balcon à consoles accroché à mi-étage complétait la décoration du Salon des Maréchaux où se rend, les soirs de gala, la haute noblesse du Second Empire.

Le Salon d’Apollon (5)


Le salon d'Apollon

Une pièce intime

Ancienne antichambre du Roi, cette pièce tenait son nom de son plafond, orné de stucs de Girardon et décoré par une peinture montrant Apollon assis sur son char. Outre les meubles majestueux et les lourds fauteuils du XVIIe siècle, issus du passé monarchique du palais, on trouvait également du mobilier contemporain (Napoléon III). Ce Salon était la seule des pièces d'apparat à être régulièrement utilisée par la famille impériale, lors des soirées privées après le dîner.

Les soirées de la famille impériale

Devant la cheminée se trouvait une table avec un jeu de cartes : l'Empereur aimait s'y installer pour faire des réussites en fumant des cigares "Caporal" et en écoutant la musique jouée par un piano mécanique. A ses côtés, l'Impératrice parcourait ses journaux dans un fauteuil Empire. Chaque membre de la famille avait son siège attitré : un pouf capitonné pour le Prince impérial, des chaises et fauteuils volants pour la Princesse Mathilde et le Roi Jérôme. Deux portes comportant des glaces impressionnantes menaient aux appartements privés de l'Impératrice.

La Salle du Trône (6)


La salle du Trône

 

Une pièce représentant le pouvoir impérial

Dans cette pièce, les ambassadeurs étaient accrédités, les hauts fonctionnaires et les dignitaires prêtaient serment, et les grands corps de l'Etat présentaient leurs vœux du 1er janvier. Sur le plafond, Bertholet Flemaël avait représenté "La religion protégeant la France". Les cartouches étaient l'œuvre de Girardon, la corniche de stucs celle de Lerambert tandis que les murs étaient couverts de tapisseries des Gobelins d'après des tableaux de Raphaël.

Sous le signe du Roi Soleil

Partout se trouvaient les emblèmes de Louis XIV (soleil et cornes d'abondance) et sa devise, "Nec pluribus impar"(que le roi traduit, dans ses Mémoires par "Je suffirai à éclairer encore d'autres mondes"). Face aux fenêtres se trouvait une estrade de trois marches qui supportait le trône impérial de Napoléon Ier et une copie, destinée à l'Impératrice. Sur le dais, au-dessus du trône, on pouvait voir les armoiries de l'Empire et au dessus du baldaquin, l'aigle impérial qui masquait à peine le soleil sculpté de Louis XIV. L'Empereur et l'Impératrice avaient en effet voulu conserver ce symbole de l'Histoire de France.

 

 


suite de la visite

 
 



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